
Des chercheurs de l’Université de Stanford ont permis une importante avancée dans les technologies des interfaces cerveau-machine (ou BCI). Simplement en s’imaginant écrire un mot, un homme paralysé des mains arrive à retranscrire ses pensées sur un ordinateur.
Communiquer ses pensées à un ordinateur
Dans leur étude publiée en mai dernier dans Nature et présentée ce samedi au WE Summit (une conférence scientifique tenue par Tencent), des chercheurs américains font avancer la neuroscience. Leur sujet, un homme de 65 ans paralysé aux mains, a réussi à taper du texte sur un ordinateur deux fois plus vite que les personnes utilisant une technologie de BCI plus ancienne. Une révolution, en somme.
Jusqu’alors, les personnes paralysées utilisant une interface cerveau-machine tapaient du texte en faisant bouger un curseur jusqu’à la lettre ou le caractère voulu sur un clavier virtuel. Mais avec les travaux de ces chercheurs et grâce à un nouveau type d’implant cérébral, leur patient n’a eu qu’à se visualiser en train d’écrire un mot sur un papier avec un stylo pour que ce dernier se retrouve sur son écran.
Pour y arriver, une intelligence artificielle décode les signaux neuraux envoyés par le patient et fait apparaître le mot imaginé sur l’écran d’ordinateur. Ce système d’implant cérébral couplé à un correcteur d’orthographe permet une exactitude de 99%. Un résultat impressionnant, même sur un clavier d’ordinateur classique.
Avec 90 caractères tapés en une minute, l’homme de 65 ans devient le dactylographe mental le plus rapide du monde.
Mais d’après le neuroscientifique Krishna Shenoy, ce n’est que le début. La face immergée de l’iceberg, en quelque sorte. En effet, il affirme qu’une fois que nous comprendrons réellement le cerveau grâce à la neuroscience, d’ici à quelques décennies, nous devrions pouvoir faire encore mieux. Et cela, dans des tâches encore plus variées.
Aux yeux du neuroscientifique, le plus gros défi de cette découverte sera sa commercialisation. Il va falloir convaincre qu’une implantation chirurgicale dans le cerveau est sans danger et rendre cette dernière abordable. Pour cela, il espère que les entreprises privées investissent plus de ressources dans la recherche et le développement.