
Entre “Start-up Nation” à la française et “Smart Nation” à la belge, les visions politiques et économiques du numérique convergent largement entre Paris et Bruxelles. Très rares sont les motifs de dissensions en la matière. Ce qui ne doit certainement pas empêcher les autorités, les entreprises, les associations ou les citoyens des deux pays d’en débattre et de voir en quoi le numérique peut devenir le terrain de collaborations renforcées ou de nouvelles coopérations bilatérales.
À quelques semaines de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, l’Ambassade de France en Belgique et la Direction générale Transformation digitale du Service public fédéral belge « Stratégie et Appui » (Bosa) ont décidé de se saisir du sujet pour organiser, du 8 au 30 novembre, un cycle de débats consacré aux multiples facettes de l’Homo Numericus franco-belge. L’événement – placé sous le haut patronage de Mathieu Michel, secrétaire d’État belge à la Digitalisation, et de Cédric O, secrétaire d’Etat français chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques – prendra la forme de sept conférences, ouvertes à tout le monde, portant sur la manière dont le numérique transforme notre façon de travailler, d’entreprendre, de se former, de créer, etc. Mais aussi sur les grands enjeux et défis à venir.
Une “France digitale” en avance ?
Parmi ces défis, Thomas Michelon, conseiller à l’Ambasssade de France, en pointe deux spécifiquement liés à l’économie : d’une part, comment former les futures générations à la révolution numérique (débat du 16/11) et quelles mesures prendre afin que les femmes puissent pleinement trouver leur place dans les nouveaux métiers du digital (18/11) ; d’autre part, à l’heure de la réalité immersive et de la fluidification des barrières entre monde physique et monde virtuel, quels sont les nouveaux modèles économiques pour les industries culturelles et créatives (8/11).
Différents experts et personnalités, français et belges, prendront part à ces débats (Axelle Lemaire, François Taddei, Valérie Glatigny, Véronique Halloin, etc.). Ces débats se tiendront à Bruxelles (ULB, VUB, BeCentral, VUB), Mons et Liège.
Si la France semble avoir pris les devants sur un certain nombre de thématiques (numérique à l’école, intelligence artificielle, professionnalisation dans l’e-gaming et l’e-sport…), Nathanaël Ackerman, expert au SPF Bosa et directeur général de AI4Belgium, soutient qu’« il y a à (ap)prendre des deux côtés » de la frontière. La Belgique, fait-il remarquer, occupe la quatrième position, derrière trois pays scandinaves, dans le classement européen en matière d’innovation.