
L’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) n’est pas connue du grand public. Cette organisation, qui regroupe des entreprises comme Netflix, Canal+ et d’autres géants de l’audiovisuel, vient pourtant de réaliser un joli coup dans la lutte contre le piratage.
Les Échos rapportent ainsi la fermeture de la plateforme d’IPTV (Internet Protocol Television) Electro TV Sat qui diffusait depuis le Maroc. Cette dernière, très prisée du public francophone, disposait d’un public fidèle de 90 000 visiteurs par mois. Moyennant une centaine d’euro par an, ils avaient accès à près de 6 000 chaînes et 200 000 films et séries.
Le problème du piratage audiovisuel reste majeur en France
Selon nos confrères, c’est la première fois qu’une activité de streaming illégale est fermée au Maroc. Le royaume imite en cela la Tunisie où l’IPTV Akfasat a également été fermée en début d’année.
Pour l’ACE, c’est une belle victoire. L’objectif des grands acteurs du secteur est en effet à terme de rendre ces offres moins attractives aux yeux du grand public. Cette fermeture intervient d’ailleurs peu après le vote d’un projet de loi ciblant spécifiquement les services IPTV en France.
Ainsi, ce nouveau texte permettra de pister et bloquer plus rapidement les adresses IP des sites web de ces services. Les grands moteurs de recherche comme Google, Bing, ou DuckDuckGo devront les déréférencer et ils s’exposent à des sanctions si les demandes ne sont pas traitées.
Le problème du piratage des contenus audiovisuels et sportifs reste majeur en France. Selon une étude menée par la Hadopi, le manque à gagner serait 1,03 milliard d’euros pour les acteurs en 2019. Concrètement, 9 % du marché global de 11,6 milliards d’euros partent ainsi en fumée. L’État perd aussi beaucoup et voit s’envoler 320 millions d’euros de recettes fiscales.
En tout, 12 millions de Français consomment de manière illicite ces programmes. Ce chiffre est même monté jusqu’à 13,6 millions de personnes en mars 2020, juste au moment du premier confinement.