
Ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a accusé la semaine dernière le groupe de « (choisir) le profit plutôt que la sûreté » de ses utilisateurs. Cette trentenaire a été auditionnée mardi passé par la commission au Commerce du Sénat américain. Durant plus de deux heures, elle a étalé avec précision et de manière intelligible quelques-unes des pratiques utilisées pour attirer les jeunes utilisateurs et augmenter sans cesse leur consommation des plateformes, Instagram en particulier.
« Nous avons encore le temps d’agir. Mais il faut le faire maintenant », a exhorté Frances Haugen. « Facebook ne devrait pas être laissé libre de choisir la croissance, la viralité (…) aux dépens de la sûreté du public. (…) Ils financent leurs profits avec notre sûreté ». Pour étayer ses allégations, elle s’est appuyée sur les deux ans qu’elle a passés au sein de l’entreprise et sur des milliers de documents qu’elle a emportés avec elle au printemps dernier.
Des révélations qui ont évidemment secoué le groupe Facebook. Celui-ci semble à présent vouloir redorer son blason et pour ce faire, une nouvelle option va être proposée sur Instagram. Le but de cette option au nom évocateur de « Take a break » (Faites une pause)? Alerter les utilisateurs accros en leur précisant qu’il est peut-être temps de faire une pause.
Ce dimanche 10 octobre, sur CNN, Nick Clegg, vice-président chargé des affaires publiques chez Facebook, a commenté l’initiative. « Avec ‘Take a break’, nous inciterons les adolescents à simplement faire une pause dans l’utilisation d’Instagram et je pense que c’est exactement le genre de choses qui sont en harmonie avec le travail en cours que nous faisons en coopération avec des experts depuis de nombreuses années », a-t-il déclaré, n’avançant encore aucune date pour l’arrivée de la nouvelle fonctionnalité qui fait partie des « projets futurs » de la plateforme.
Nick Clegg a cependant livré des détails supplémentaires: « Nous allons introduire quelque chose qui, je pense, fera une différence considérable, lorsque nos systèmes voient qu’un adolescent regarde le même contenu encore et encore, et que ce contenu peut ne pas être propice à leur bien-être, nous les pousserons à regarder d’autres contenus. »