
Le 6 janvier, l’intrusion violente dans le Congrès américain à Washington a servi d’électrochoc pour les géants du Web. Dans la foulée, la répression s’est accentuée sur les internautes considérés comme extrémistes qui parvenaient jusque là à diffuser massivement leurs messages de propagande en ligne.
Cela s’est traduit de manière éclatante par l’éviction de l’ancien président américain Donald Trump de la plupart des grandes plateformes. Mais ce cas emblématique en cache des milliers voire des millions d’autres. Ces utilisateurs considérés comme radicaux ont donc cherché des moyens de continuer à s’exprimer en rejoignant des plateformes moins regardantes en matière de discours haineux.
Des internautes de plus en plus toxiques
Une étude menée par des chercheurs de l’université de l’université de Binghamton à New York s’est justement penchée sur leurs trajectoires depuis cet événement majeur. Elle s’est plus précisément focalisée sur des utilisateurs bannis de sites comme Twitter et Reddit et qui se sont tournés vers des réseaux sociaux tels que Gab et Parler.
Les scientifiques ont pu constater que ces internautes avaient plutôt tendance à se radicaliser au fil du temps avec des niveaux de toxicité et une activité de publication qui va en augmentant. En revanche, la portée de ces dernières est largement réduite car les plateformes sont bien moins fréquentées.
Le cas de ces utilisateurs inquiète particulièrement un des auteurs, Jeremy Blackburn. Cité par nos confrères de Slashgear, il précise :
Le groupe des irréductibles est peut-être le groupe qui nous préoccupe le plus. Si, en réduisant la portée de leurs publications, vous augmentez l’intensité à laquelle les personnes qui restent sont exposées, c’est une question de qualité par rapport à la quantité. Est-ce pire d’avoir plus de gens qui voient ces choses ? Ou est-il pire de produire des trucs plus extrêmes pour moins de gens ?
Selon lui, si le bannissement de ces militants est logique du point de vue des géants du web, il pourrait avoir des conséquences plus larges d’un point de vue sociétal. Il souhaite donc la mise en place « d’idées plus créatives » pour cadrer ces internautes, qui pourraient les pousser dans une direction plus positive et non vers l’extrémisme.