
L’Agence wallonne du Numérique publie, ce vendredi, l’édition 2021 de son « Baromètre de maturité numérique des citoyens wallons« . Ce baromètre, réalisé tous les deux ans dans le cadre de la stratégie Digital Wallonia du gouvernement wallon, repose sur une enquête menée auprès de la population wallonne. Le baromètre mesure non seulement les évolutions dans l’équipement technologique des ménages régionaux et leurs usages numériques, mais aussi l’évolution des compétences digitales des citoyens du sud du pays. L’Agence du Numérique a récolté 2 184 réponses entre le 28 janvier et le 19 mars auprès d’un échantillon de la population résidant en Wallonie et âgée de 15 ans et plus.
Parmi les très nombreux indicateurs de ce baromètre 2021, on relèvera que 96 % des ménages wallons disposent d’au moins un terminal numérique (smartphone, ordinateur, tablette…), ce qui est quatre points de plus qu’en 2019 (année du précédent baromètre). Il ne reste donc plus que 4 % des ménages wallons n’ayant aucun terminal numérique (couples de personnes âgées et personnes seules, principalement). Le Covid et les mesures mises en place pour y faire face (confinements, télétravail…) ont clairement contribué à renforcer l’équipement des Wallons puisque 18 % des ménages ont acquis des ordinateurs, des tablettes, des smartphones, voire des écrans ou webcams, durant la crise.
Les usages numériques ont également progressé sous l’effet de la crise sanitaire. Quelque 94 %(+6 points par rapport à 2019) des Wallons ont ainsi utilisé Internet en 2020 et 90 % l’utilisent même quotidiennement. De nombreux usages particuliers ont progressé, parfois de façon spectaculaire, tels que la visioconférence qui passe de 42 % d’utilisateurs à 64 %, ou le téléphone par Internet, qui progresse de 51 à 66 %. Le commerce électronique a aussi fort augmenté : 69 % (+8 points) des Wallons ont acheté en ligne en 2020 et ils l’ont souvent fait avec leur smartphone (43 %, +16 points).
32 % des Wallons se disent « éloignés » du numérique
Il y a toutefois un revers à la médaille. En effet, le Covid a eu un impact très contrasté sur la « fracture numérique ». « Désormais, observe Benoît Hucq, directeur général de l’Agence du Numérique, la fracture numérique s’incarne essentiellement dans la difficulté à maîtriser les applications numériques qui permettent d’exercer pleinement son rôle de citoyen, dans toutes ses dimensions ». Pas moins de 32 % des Wallons restent « éloignés » du numérique, en ayant peu confiance dans cette technologie et en l’utilisant fort peu, voire pas du tout. La comparaison avec la Flandre montre que la Wallonie compte un nombre nettement plus faible de « passionnés » et de « compagnons » des technologies numériques (29 % contre 43 %). À l’inverse, le nombre d' »éloignés » n’est que de 18 % au nord du pays, ce qui est le signe d’une fracture numérique plus profonde en Wallonie.
Face à ce constat, Benoît Hucq considère que la mission du pouvoir public wallon se situe en priorité dans le soutien à l’apprentissage du numérique, en mettant en cohérence les actions destinées au public scolaire et étudiant, aux travailleurs, aux demandeurs d’emploi et, in fine, à tous les citoyens. « C’est l’ambition du plan d’inclusion numérique qui sera mis en oeuvre dans les prochains mois dans la cadre de Digital Wallonia », annonce le patron de l’Agence du Numérique.
La population wallonne est manifestement demandeuse puisque, d’après le baromètre, pas moins de 35 % de la population, soit 11 points de plus qu’en 2019, souhaitent bénéficier de formations pour améliorer leur maîtrise du numérique, dont 49 % d’étudiants, ainsi que 44 % d’employés et de chômeurs.