
C’est une petite révolution dans le monde des applications. Alors qu’il refusait jusque là cette éventualité, Apple a proposé dans un communiqué diffusé la semaine dernière que les développeurs puissent donner accès à des moyens de paiement alternatifs à l’App Store à leurs clients. Pour ces derniers, cela serait une aubaine en leur permettant de contourner le prélèvement de 30 ou 15 % appliqué sur la boutique d’applications lors de chaque transaction.
Un débat bientôt tranché en Europe et aux États-Unis ?
Cette demande est une revendication de longue date des entreprises opposées à la firme de Cupertino et l’on pourrait donc imaginer que la mesure soit de nature à les satisfaire mais c’est loin d’être le cas. Pour beaucoup, le compte n’y est en effet pas. Ils notent pas exemple que les boutiques d’applications tierces ne sont toujours pas admises par le géant de la Tech.
De son côté, Horacio Gutierrez, le directeur juridique de Spotify, n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins :
Les concessions proposées par Apple ne répondent pas aux aspects les plus fondamentaux de ses pratiques anticoncurrentielles et déloyales sur l’App Store. Ils tentent de distraire les décideurs et les régulateurs et de ralentir l’élan qui se construit dans le monde entier pour s’attaquer à leur comportement.
Même son de cloche du côté de Match Group qui édite de nombreuses applications de rencontres dont Tinder : « Il s’agit d’une démonstration crue de leur pouvoir monopolistique : faire des changements capricieux conçus pour stimuler de bonnes relations publiques à leur profit juste au moment où la législation, l’examen réglementaire et les plaintes des développeurs se rapprochent d’eux. Nous espérons que tout le monde verra cela pour ce que c’est : une imposture ».
Le débat se poursuit et il prend un aspect politique, alors que les régulateurs s’emparent du dossier. Comme le soulignent nos confrères de l’Usine Digitale, la Commission européenne enquête sur la place de l’App Store sur le secteur du streaming musical, suite à une plainte de Spotify. De même, des sénateurs américains tentent via une proposition de loi d’apporter plus de concurrence sur le marché des applications. L’idée est notamment d’empêcher Apple et Google de forcer les développeurs à recourir à leurs systèmes de paiement.