
Rien ne va plus chez Tesla. Aux Etats-Unis, les inquiétudes montent au sujet des technologies d’assistance à la conduite de l’entreprise. Cette frénésie monte alors que le onzième accident (depuis 2018) mettant en scène une voiture Tesla survenait cette semaine. En réaction, l’agence de sécurité routière américaine annonçait ouvrir une enquête afin de déterminer les risques que présente l’Autopilot des véhicules Tesla.
Aujourd’hui, les sénateurs s’en mêlent. Dans un courrier adressé à l’autorité de la concurrence américaine (dont l’AFP a obtenu une copie), Richard Blumenthal et Edward Markey, sénateurs démocrates du Connecticut et du Massachusets écrivent :
Nous vous demandons instamment d’ouvrir rapidement une enquête sur les pratiques potentiellement trompeuses et déloyales dans la publicité et la commercialisation des véhicules Tesla munis de systèmes d’assistance à la conduite.
Les sénateurs pointent du doigt les technologies Full Self Driving (conduite entièrement autonome, encore en version d’essai) et Autopilot (assistance à la conduite). Selon eux, Tesla fait croire aux automobilistes que les véhicules peuvent se conduire seuls. Ils précisent :
Les déclarations répétées de Tesla et monsieur Musk sur les capacités des véhicules (…) témoignent d’un mépris profondément inquiétant pour la sécurité des usages sur la route. Leurs affirmations font courir aux conducteurs de Tesla, ainsi qu’au public, des risques de blessures ou de décès.
Tesla a-t-elle vraiment des pratiques trompeuses ?
Pour l’heure, ni Tesla ni Elon Musk n’ont réagi à ces accusations. Contacté par nos soins, Tesla France n’a pas souhaité commenter.
En se rendant sur le site officiel de la marque, nous pouvons dores et déjà obtenir quelques éléments de réponse. Dans la section consacrée à l’Autopilot, le discours marketing est en effet axé sur la conduite semi-autonome.
Si Tesla insiste sur les avantages de cette technologie en matière de sécurité, nous ne trouvons aucune précision quant au rôle que joue le conducteur lorsque l’Autopilot est activé.
Néanmoins, lorsque l’on se rend en concession Tesla pour récupérer un véhicule acheté sur le site, un point complet sur l’Autopilot est prévu dans le parcours client. Nous en avons nous-même fait l’expérience lors de nos différents essais auto chez Tesla.
En clair, les équipes précisent que la technologie « Autopilot » se doit de respecter les règles de sécurité routière en vigueur dans chaque pays. En France, il est par exemple interdit de ne pas tenir le volant, même avec l’Autopilot.
Ainsi, lorsque l’on active cette fonction, nous devons garder une pression sur le volant. Si l’on se risque à ne pas le faire, plusieurs signaux d’alerte retentissent. D’abord un signal visuel sur le tableau de bord, puis une alarme de plus en plus stridente. Si le conducteur persiste à ne pas tenir le volant, le véhicule s’arrête automatiquement sur le bas côté et les équipes Tesla sont averties. Un appel est alors passé pour vérifier que le conducteur va bien.
Ces différents niveaux d’alerte permettent non seulement d’éviter les abus mais également de prévenir les accidents comme les malaises au volant, les somnolences ou tout autre évènement empêchant le conducteur de garder son attention sur la route.
L’Autopilot est-il vraiment le responsable des accidents survenus aux Etats-Unis ? Les autorités trancheront. Mais comme pour toute machine truffée de technologies, n’oublions pas que le seul maître à bord reste toujours l’humain.