
« Les stocks sont au plus bas, nos puces passent directement de la production aux utilisateurs finaux », a déclaré Reinhard Ploss, président du directoire d’Infineon, dans un communiqué.
Le groupe allemand figure parmi les plus grands fabricants mondiaux de puces électroniques, un secteur touché par un déséquilibre inédit entre une demande au plus haut et une offre insuffisante, notamment en raison de perturbations liées à la crise du Covid-19.
Dans son usine en Malaisie employant 8 000 personnes, dans l’Etat de Malacca, Infineon a dû interrompre la production pendant 20 jours en juin à cause de mesures de confinement locales.
Le manque à produire s’est par conséquent élevé entre « 400 et 500 millions » de semi-conducteurs dans ce centre qui les teste et les emballe, a indiqué M. Ploss lors d’une conférence téléphonique.
A Austin, au Texas, un site de production a été touché par une tempête cet hiver mais la production, qui en a souffert, a désormais retrouvé son niveau habituel.
Les récentes crues dévastatrices dans plusieurs régions de l’ouest de Allemagne ont aussi eu des répercussions sur la chaîne de production, a expliqué M. Ploss.
Les capacités de production du munichois sont freinées au moment où les carnets de commandes sont pleins au point de représenter deux années de ventes, alimentés par l’appétit des consommateurs pour les produits électroniques.
Pénurie à tous les étages
Ce déséquilibre va d’ailleurs persister « jusqu’en 2022 », a estimé M. Ploss lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, selon Bloomberg.
Près des deux tiers des entreprises industrielles en Allemagne signalent à ce jour des problèmes de livraisons de produits semi-finis qui vont entraver la production, selon une enquête trimestrielle de l’institut munichois IFO publiée lundi.
D’avril à juillet, la proportion d’entreprises concernées est passée de 45,0 à 63,8 %. La pénurie affecte particulièrement les équipementiers électriques (84,4 %) ainsi que les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs (83,4 %), ajoute l’IFO.
Dans le secteur automobile, premier débouché d’Infineon, la demande de composants est très forte pour alimenter la hausse des véhicules électriques.
Mais les constructeurs se trouvent en concurrence avec d’autres industries gourmandes en puces – ordinateurs, smartphones, objets connectés – qui captent une bonne part de l’offre.
D’avril à juin, le chiffre d’affaires d’Infineon a grappillé 1 % de croissance sur le précédent trimestre, à 2,72 milliards d’euros.