
Dire que les jeux vidéos sont hermétiques à la publicité serait évidemment une cruciale erreur : les freemiums et free-to-play, sur smartphone mais pas que, sont littéralement assaillis de contenus publicitaires. Fortnite, Apex Legends et ce type de titres y sont également familiers. C’est le jeu, vous direz-vous avec à propos, lorsqu’un contenu est gratuit pour l’utilisateur final, il faut bien que son créateur puisse se financer en route.
Mais ici, on parle de tout autre chose : il est tout à fait possible que d’ici la fin de l’année 2021, des jeux vidéo sur console ou PC, que vous aurez payé cher et vilain (un jeu triple A sur Xbox One X ou PS5, c’est jusqu’à 80 €), et jusqu’ici totalement exempts de publicités, incorporent des communications commerciales de 15 à 30 secondes. Le tout en pleine partie, in-game ou en cinématique, bonjour l’immersion !
Selon des informations d’Axios publiées le 29 juin, l’entreprise Simulmedia, spécialisée dans la diffusion de publicités à la télévision, a mis au point une plateforme qui permet d’intégrer facilement des outils promotionnels dans les jeux vidéo console et PC. Testée depuis un an, la techno a déjà trouvé preneur chez un éditeur majeur de l’industrie du dixième art : Electronic Arts a déjà signé (tout comme Hi-Rez Studios). D’ici la fin d’année, une douzaine de titres pourraient déjà intégrer des publicités de ce type.
Privilégier les publicitaires sur les consommateurs
Plus en détails, le système se baserait sur du rewarding : le fait d’accepter de « consommer » intégralement la publicité engendrerait, pour le joueur, le gain d’une récompense (des crédits de monnaie virtuelle à dépenser dans le jeu, des tenues, améliorations, etc.).
Avec ces publicités, les marques voient le Graal s’ouvrir à elles : elles pourraient atteindre les jeunes âgés de 18 à 34 ans à moindres frais, ce qui leur permettrait de rentabiliser des développements de plus en plus coûteux.
Sauf qu’il y a une nuance de taille : s’il est acceptable de subir la publicité sur un contenu gratuit, la pilule sera bien plus compliquée à faire avaler aux joueurs sur un jeu acquis contre 60 à 80 €…
Beaucoup de questions doivent encore être tranchées : les joueurs pourront-ils éviter ce type de pubs ou seront-elles imposées ? Une diminution du prix de l’achat du jeu accompagnera-t-elle cette « innovation » ?
Affaire à suivre, potentiellement explosive…